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EDITO
Les femmes doivent en permanence prouver qu’elles sont féminines et quand elles s’éloignent des canons de la beauté féminine, elles ont droit à des remarques sexistes, voire des insultes homophobes. Une sportive très musclée perdrait-elle en féminité ? Certains journalistes et commentateurs y vont plus souvent de leurs qualificatifs sur la beauté ou la tenue des athlètes plutôt que sur leurs exploits sportifs, quand ils ne parlent pas systématiquement de leur famille. Tapez “ sportive ” sur la barre de recherche internet, vous y trouverez tout de suite : « sexy », « dénudée », « charme »… La prise en compte de la pratique des femmes et l’omniprésence des images des corps féminins, érotisés dans certaines revues spécialisées ou sur certaines affiches, valident en quelque sorte le contrôle de la société sur la conformité sexuée et sexuelle des femmes. Et pourquoi traquer autant les différences biologiques, morphologiques, hormonales des femmes ? Douterait-on de leur féminité dès lors qu’elles sont performantes ? D’un côté, les femmes qui choisissent des sports “ hors normes ” sont qualifiées d’hommasses, de garçons manqués. De l’autre, la sportive dénudée devient un outil de marchandisation du phénomène sportif. Les hommes, de leur côté, sont aussi devenus des marchandises à exploiter, mais cela n’empêche pas de se centrer sur leurs compétences, le spectacle et le jeu. Heureusement les mentalités évoluent, les femmes sportives elles-mêmes permettent de casser nombre de préjugés. Le sport n’empêche plus les sportives de vivre leur féminité comme elles l’entendent. L’enjeu est dans le fait qu’elles puissent être considérées comme des femmes, qu’elle que soit leur allure, quel que soit le sport choisi, et qu’elles se sentent bien comme ça !
Aurélie Bresson
Édito tiré de Les Sportives Magazine #6